Le projet éducatif
Sensibiliser le public scolaire à l'égalité filles - garçons
Depuis sa création, 24h de la vie d’une femme a accueilli plus de 10 000 élèves dans une expérience à la fois sensible et formatrice.
Les études menées par le Groupe de recherche sur l’éducation et les musées (GREM) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), montrent que près de 9 jeunes sur 10 déclarent mieux comprendre les inégalités après la visite, et 65 % affirment que leur regard sur la place des femmes a évolué.En vivant une histoire de l’intérieur, les élèves ne se contentent pas d’écouter :
ils ressentent, questionnent, comparent, débattent.
L’émotion devient un point de départ vers la réflexion et l’engagement.Ces résultats confirment la force du format immersif : apprendre par l’expérience pour éveiller la conscience, susciter le dialogue et donner envie d’agir.
Un livret pédagogique accompagne le parcours sensoriel, utilisable avant ou après la visite. Il comprend des fiches thématiques et des mises en situation pratiques, fournit des outils pour animer, approfondir et accompagner les échanges autour des thèmes du parcours.
Réalisé en partenariat avec l’UNICEF France, il s’adresse aux enseignants, animateurs, responsables de groupes et parents.
La portée de l'immersion
4 éléments ont été évalués pendant les deux premières exploitations à Bordeaux, et à Marseille :
L’immersion joue un rôle déterminant et appelle au partage d’un vécu commun avec d’autres femmes rencontrées en dehors du cadre de l’exposition.
Plusieurs émotions sont vécues à des degrés d’intensité variable et notamment les émotions qui sont suscitées par les ambiances sonores dans les casques audio. Le parcours dans son ensemble change de ce qui est proposé dans les autres expositions et une personne mentionne qu’elle a l’impression au terme de la visite d’avoir lu un livre en condensé. L’immersion permet de se rapprocher du vécu de femmes, la forme de l’exposition est instructive et riche en apprentissages.
« Se mettre dans la peau de quelqu’un produit un impact plus grand, et permet de mieux comprendre l’histoire. » – Lycée, jeune femme
« C’était touchant, ça faisait appel à beaucoup d’émotions et ce n’était pas du grand spectacle avec du son et de la lumière de partout, c’était assez calme et posé donc ça amenait presque à s’introspecter, ça permettait d’avoir du temps pour laisser ses émotions… » – Grand public, homme
Le constat des apprentissages réalisés tant par les professionnel·le·s que par leurs élèves, témoigne du fait que 24h de la vie d’une femme atteint son objectif de faire prendre conscience de l’ampleur des violences faites aux femmes à travers le monde.
Les professionnel·le·s identifient comme hautement pertinente la visite de l’exposition 24h de la vie d’une femme par la richesse des liens possibles avec le programme, les enjeux contemporains à traiter en classe et les conversations générées.
« Ce projet s’inscrit dans l’oral du brevet – le parcours citoyen. Les élèves peuvent inclure la visite et décrire, expliquer ce qu’ils ont vu, reprendre des éléments de chorégraphie. » – Prof. Histoire-Géographie — Collège
« Je savais que ça s’intègrerait très bien à mon cours puisqu’on a travaillé sur le personnage féminin. On a lu Virginie Despentes (King Kong théorie), La tresse, etc. » – Prof. Français & Histoire-Géographie — Lycée
« Il y a des liens avec le programme de SES. […] Ce que je trouve intéressant c’est que parfois en cours de socio on a une vision un peu francocentrée et avec une expo comme ça on a une ouverture vers autre chose. Donc je vais essayer de tisser des liens, montrer ce que c’est le patriarcat en général. » – Prof. SES — Lycée
Les données qualitatives ont révélé que les visiteur·euse·s sortent de l’exposition mieux outillé·e·s à repérer des situations d’inégalités, d’insécurité ou d’oppression vécues par les femmes soit en ayant identifié des situations similaires dans leurs expériences personnelles, en apportant du soutien aux victimes ou encore en souhaitant s’engager dans leurs milieux respectifs pour faire de la sensibilisation. Le sentiment général est donc un désir de s’impliquer.
« J’ai envie de parler et peut-être d’agir, pour les femmes et les hommes. » – Garçon, collège
« Je veux être avocate et un peu plus me spécialiser dans ces sujets. » – Fille, collège
La plupart des visiteur·euse·s ont indiqué être déjà conscient·e·s des inégalités liées au genre dans la société. Chaque visiteur·euse vient avec un vécu particulier et des connaissances hétérogènes de ce phénomène.
Plusieurs témoignages révèlent que certain·e·s visiteur·euse·s ont pris conscience de situations d’inégalité, d’insécurité, voire de violence et d’oppression, et ce, dans des situations quotidiennes. Plus spécifiquement, les collégiennes et lycéennes disent ne plus vouloir se laisser faire, notamment dans la rue, où elles vivent quotidiennement des agressions.
En ce qui concerne la perception des rôles de genre, la majorité des gens (65 %) a indiqué s’être questionnée au regard de ses perceptions des rôles de genre grâce à l’exposition.
« À la rentrée, une amie m’a confié qu’elle était soulagée d’avoir quitté son copain et qu’un poids s’enlevait de ses épaules. En me souvenant de ce qui s’était passé avec une autre amie avant de voir l’exposition, je me suis dit que je n’allais pas faire comme la dernière fois, alors je me suis mise à lui poser des questions pour la faire parler sur ce qu’elle avait vécu. De mon côté, c’est que j’avais vu le schéma des violences dans l’exposition et je me suis dit que si elle en était à cette étape du schéma, elle était probablement passée par les précédentes... » – Grand public, femme
Les retours du public scolaire
« Je me sens concerné parce que ça me questionne sur ma place d’homme dans la société. » – Lycée, jeune homme
“Ça fait apprendre beaucoup de choses, surtout aux garçons qui n’ont pas vécu ce genre de choses et qui se mettent dans la peau d’une femme.” – Collège, fille
« La danse aussi, encore plus immersif parce que demande de la participation. » – Collège, fille
« Se mettre dans la peau de quelqu’un produit un impact plus grand, et permet de mieux comprendre l’histoire. » – Lycée, jeune femme
« La salle avec les masques, on était assises donc on se mettait à la place des enfants et c’est comme si les masques éclairés nous parlaient à nous » – Collège, fille
Sensibiliser les jeunes par l’expérience
Éduquer par l’expérience, c’est se donner toutes les chances de toucher la sensibilité des garçons et des filles de la nouvelle génération. Cette démarche de pédagogie active, utilisée par de nombreux professionnels de l’éducation, a déjà fait toutes ses preuves en terme d’apprentissage. Nos connaissances cognitives actuelles le démontrent : le cerveau retient mieux les informations acquises par l’expérience, lors de mises en situations incluant l’interaction et la mise en mouvement (cf travaux de Catherine Guéguen, pédopsychiatre).
24h de la vie d’une femme a reçu le Haut Patronage du Ministère de l’Éducation Nationale qui reconnait l’utilité de cette démarche éducative. A l’instar du précédent projet d’Ars Anima, Nés quelque part, qui sensibilisé 20 000 scolaires aux enjeux de développement durable entre 2015 et 2019. (95% des enseignants et des élèves se disant « très satisfaits » de l’expérience).

